Descente du Lay en Packraft (récit complet) – 8, 9 et 10 avril 2023
BOCAGE, MARAIS ET LITTORAL
MICRO-AVENTURE SUR LE LAY, TRAVERSEE DE LA VENDEE
Petit retour sur notre micro-aventure sur le Lay, une rivière qui traverse le département de la Vendée pour rejoindre l’océan Atlantique. Le Lay dispose d’un gros atout, c’est une rivière plutôt calme, ce qui permet même aux débutants de profiter d’un moment en pleine nature. Ici, le niveau de l’eau change rapidement au fil des jours et il n’est pas toujours au rendez-vous pour naviguer. Ce weekend-là, toutes les conditions étaient réunies. Départ prévu près de Saint-Mars-des-Prés, soit 84 km de rivière pour rejoindre la Baie de l’Aiguillon et pour apercevoir la mer. Retour sur ces trois jours passés plein de souvenirs. Trois jours atypiques. Des paysages magnifiques entre bocage vendéen, marais et littoral. Des animaux (beaucoup d’oiseaux), des arbres de toutes les couleurs (avec ou sans feuille), un ciel bleu (ou gris aussi) et une eau de rivière qui s’est transformée en eau de mer.
SUR LA TERRE DE NOS ANCETRES
Une escapade à deux. Deux frères, Vincent et Olivier. Le Lay traverse de jolis petits villages où ont vécus nos ancêtres. De près ou de loin, cette rivière a marqué la famille pour le meilleur et pour le pire. Quelques décennies plutôt, nos oncles ont pris plaisir à pagayer pour rejoindre la mer. Aujourd’hui, l’envie pour nous était de renouer avec le passé mais surtout de redécouvrir ces paysages familiers avec un regard nouveau, au raz de l’eau. Apprécier des endroits insolites de la région en se laissant porter par la rivière sans savoir si l’on va tourner à droite ou à gauche. Vivre une expérience unique et dépaysante. Explorer en toute liberté des espaces si proches pour finalement s’évader très loin. Voyager proche de chez soi et profiter pleinement de la nature… une philosophie d’aventure.
PAYSAGES VARIES, SPORT ET BIVOUAC
L’idée était de randonner en autonomie en combinant deux sports complémentaires. De se déplacer à l’aide de packrafts et de vtt pour traverser sans contrainte ces paysages variés. D’utiliser notre tente et nos provisions pour palier à nos besoins. De ne laisser aucune trace de notre passage. De profiter des moments intenses de partage et de sport. De se ressourcer, de décompresser. Au fil de l’eau, les paysages défilaient et nous étions comblés. La météo était de notre côté, le niveau de la rivière aussi. Le seul petit souci… l’absence de courant! Une progression moins rapide que prévue et nos bras plus sollicités. Les bivouacs étaient heureusement des moments uniques pour recharger les batteries, revivre les bons moments et ajouter un peu de confort en fin de journée. Le troisième jour, nous avons apprécié le vélo pour se dégourdir les jambes et pour effectuer une partie du tracé à travers un paysage dégagé, plus monotone, face au vent et une petite averse. Arrivés à l’Aiguillon-sur-mer, notre envie forte était de naviguer sur l’estuaire. Un peu de courant (enfin!) et quelques petits kilomètres pour se retrouver au bord de l’océan. Sensations étranges de croiser des bateaux de pêche, des huitres sauvages, des oiseaux de bord de mer (mouettes, bécasseaux, sternes…). Du bonheur! Et puis vent, pluie et contre-courant. Les conditions ont fini par se dégrader. Avancer plus loin devenait compliqué. Il était plus raisonnable de revenir sur la terre ferme… Finalement, 61 km à pagayer et 25 km à pédaler pour rejoindre l’océan atlantique.
IMMERSION NATURE MAIS PAS SEULEMENT
Nos rencontres ont été riches tout au long de notre petit périple nature. Il faut dire que nos embarcations ne laissaient personne indifférent. Presque à chaque fois, elles suscitaient des interrogations, des sourires ou des encouragements. Comme ces enfants ou ces pécheurs le long de la rivière. Comme cet homme curieux qui projetait de descendre la Loire en kayak en solo. Comme cet éleveur de chevaux sur la commune de La Couture qui nous a conseillé un campement confortable et accueillant pour le soir, proche du Pont Eiffel de Lavaud. Comme ce vieux monsieur de 86 ans, plein d’humour qui tenait à garder nos embarcations et notre matériel le temps de faire notre petite pause bistrot lors de notre traversée de la petite ville de Mareuil-sur-Lay-Dissais. Comme cet employé du port de l’Aiguillon-sur-Mer et ses conseils précieux du jour pour appréhender les courants et les marées… etc. Se reconnecter avec la nature mais aussi renouer avec l’humain le temps d’échanges spontanés et précieux.
EXPERIENCE A PARTAGER
Evidemment, naviguer sur le Lay n’est pas aussi mouvementé que naviguer sur le Mékong (on imagine…). MEKONG, c’est aussi le nom d’une équipe/entreprise française qui fabrique ces packrafts vraiment incroyables. A fond plat, confortables, résistants, ultra légers, ultra maniables. Parfaitement adaptés pour descendre le Lay, ses chaussées, ses écluses et ses barrages. Dès que l’occasion se présentait, nous prenions un très grand plaisir à franchir les chaussées. Avec nos vélos à l’avant du packraft, nous devions évaluer les passages avant de franchir les obstacles. Prendre aucun risque pour ne pas bloquer l’avant, le temps de ces plongeons. Et sinon, nous descendions sur terre pour déplacer notre matériel. Très vite, la petite routine s’était installée. Nous étions dans notre bulle. Nos sens en hyperactivité pour savourer notre environnement, comme à chaque fois lors de nos randonnées pédestres ou à vélo. Nos petites habitudes se mettaient en place : chercher un endroit pour s’installer pour la nuit, planter la tente, sécher nos vêtements, préparer le repas… Après une bonne nuit bien méritée, nous nous remettions en route afin de continuer notre escapade. Magique, mémorable… Descendre le Lay pour rejoindre la mer, une excursion à la portée de tous. De très bons moments de partage, c’est certain !